Cérémonie mémorielle : vétérinaires pendant le gouvernement de Vichy
Deux plaques commémoratives ont été dévoilées mardi 22 juillet au Ministère de l’Agriculture.
La première rendait hommage aux vétérinaires interdits d’exercice par le gouvernement de Vichy ; la seconde à deux personnalités qui se sont illustrées pendant l'Occupation, Emile-Georges Degois et Marcel Petit.
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Les vétérinaires interdits d’exercice : la loi du 17 juin 1938 a réservé aux vétérinaires français le monopole de l’exercice de la médecine vétérinaire. Elle permettait toutefois aux vétérinaires étrangers installés en France avant la promulgation de la loi de poursuivre cet exercice, à condition qu’ils se fassent inscrire sur un registre préfectoral.
Sous le régime de Vichy, en 1940 puis en 1941, deux textes vont durcir les conditions : non seulement les étrangers exerçant légalement en France en application de la loi de 1938 perdent ce droit, mais les vétérinaires français naturalisés n’ont plus le droit d’exercer, car, pour ce faire, il faut être né de père français. Des dérogations sont toutefois possibles pour les vétérinaires de ces deux catégories, dont les demandes sont transmises à une commission supérieure de contrôle pour avis avant décision du Ministre de l’Agriculture. La commission est composée de trois membres : le chef des services vétérinaires, un membre du Conseil d’État et le président du syndicat national des vétérinaires de France, puis cinq en1942, avec un représentant du ministre des affaires étrangères et un inspecteur général des services vétérinaires, tandis que, du fait de la dissolution du syndicat des vétérinaires, son président est remplacé par celui du conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, conseil créé par décret du 20 mars 1942.
Une cinquantaine de vétérinaires étrangers ou nés de père étranger ont formulé une demande. Parmi eux cinq vétérinaires étrangers (dont trois sont juifs) et un vétérinaire naturalisé ont été interdits d’exercice :
Athanas Ivanov, Bulgare naturalisé français en 1938, diplômé de l’ENVT, installé à Gimont (32)
Simon Kirmaier, Roumain, juif, diplômé de l’ENVT, installé à Saint-Germain-les-Belles (87), engagé dans la résistance
Michel Kirsch, Russe, juif, installé à Paris
Petko Maltcheff, Bulgare, diplômé de l’ENVT, installé à Salers (15), engagé dans la résistance
Boris Marcoff, Bulgare, diplômé de l’ENVT, installé à Nexon (87), apporte son appui à la résistance locale
Léon Palaria, Roumain, juif, diplômé de l’ENVA, installé à La Garenne-Colombes (92), engagé dans la résistance ; il sera fusillé après une évasion manquée
Quatre d’entre eux reprendront leur activité professionnelle après la Libération, les actes du régime de Vichy encadrant l’exercice de la médecine vétérinaire ayant été annulés par une ordonnance en 1944.
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Emile-Georges Degois : diplômé de l’ENVA en 1925, très investi dans la Bergerie nationale, il sera maire de Rambouillet de 1935 à 1944. En 1942 il est nommé président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires. Pendant l’Occupation, il aide le groupe Libération-Nord de Rambouillet. Après la reconstitution du syndicat sous le nom de Syndicat national des vétérinaires, il en devient le vice-président et quitte ses fonctions ordinales en 1948.
Avec le Professeur Marcel PETIT, il organise le 7 décembre 1945, en présence du représentant du ministre de l’Agriculture, une importante cérémonie à la mémoire des 46 vétérinaires morts pour la France au cours de ce conflit et en l’honneur des vétérinaires combattants, déportés ou résistants de la guerre.
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Marcel Petit : diplômé de l’ENVA en 1911, il prépare une thèse de myologie comparée en 1925 après la création en 1923 du Doctorat vétérinaire. Professeur d’Anatomie à l’ENVA puis à l’ENVL, et enfin à l’ENVT, dont il est nommé directeur en 1941. Engagé dans le réseau de résistance PRUNUS, il est arrêté et déporté au camp de Buchenwald, puis au camp de Dora où il est actif dans le réseau de résistance interne. Il rejoindra la France en 1945. Nommé inspecteur général des écoles vétérinaires, il sera l’acteur-clé de la reconstruction de l’Ecole vétérinaire de Toulouse, dont le déménagement de Matabiau est demandé depuis 1899 et qui verra son aboutissement avec la construction du site des Capelles en 1964.
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Le site de l'Ordre des vétérinaires présente les biographies de ces huit vétérinaires, voir ICI
Pour en apprendre plus sur Marcel Petit, nous vous invitons à parcourir :
- la thèse vétérinaire de notre secrétaire général Philippe Brauneisen en cliquant ICI
- la page Wikipedia très étoffée renseignée par notre ancien professeur Roland Darré en cliquant ICI
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